2005 | Des idées dans le biceps

Sandra Geiger-Jacob, 35 ans, plusieurs fois championne du monde de boxe, ne s'est pas cantonnée à la compétition sportive.
Il y a deux Sandra Geiger. Celle qui monte sur le ring, les traits tendus de concentration, guettant un signe de faiblesse de son adversaire. Celle qu'on rencontre dans la rue, en jupe et chemisier, une discrète alliance à la main gauche.
A moins qu'il n'y ait un nombre infini de Sandra Geiger ? Cinq fois championne du monde de boxe (savate, boxe anglaise, boxe thaï et kick-boxing), elle s'est mise à la lutte-contact, qui mêle des éléments de judo et de boxe.
Longtemps commerciale dans une entreprise d'informatique, elle s'est tournée vers le social, comme directrice puis, depuis juin 2004, présidente de l'association Sport Solidarité Insertion, un chantier d'insertion qui favorise l'accès au sport des publics défavorisés.

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Actuellement, elle suit une formation sur l'environnement et le développement durable à ECO-Conseil à Strasbourg.
Et puis, elle est Mme Jacob, mère de deux enfants qui l'ont un peu éloignée de la compétition. « Je n'avais pas envie de m'enfermer dans un circuit sportif pur », avoue celle qui a su mener de front des études de commerce et la boxe de haut niveau. « J'aime avoir plusieurs pôles. Je suis toujours tiraillée, mais après coup, c'est bien. Ca évite la nostalgie. » « Il n'y a pas beaucoup de sportifs comme ça », assure son entraîneur André Panza, lui-même neuf fois champion du monde de boxe. « Elle sait se remettre en question pour avancer plus loin. C'est une grosse arme. »
Six mois après la naissance de son enfant. Enfant, ses parents l'inscrivent en piano et en danse, mais elle est attirée par « les sports où il y a de l'explosivité », disque, sprint, saut en hauteur et squash. A 15 ans, elle se met à la boxe et gagne son premier championnat en minimes. Sa vision de la boxe ? « L'esthétisme, la stratégie, l'anticipation des risques. Il y a des bourrins, mais ils ne durent pas longtemps. » Elle était « dans le jeu, comme le chat avec la souris, qui ne va pas la manger tout de suite. » Son dernier championnat (d'Europe, qu'elle remporte) date de 2000, six mois après la naissance de son fils. « Le sport était centré sur moi et mes performances », reconnaît-elle. « Entre sportifs, on parle de sa tendinite, de ses massages. C'est un peu égocentrique. »
Son engagement à la tête de Sport Solidarité Insertion part de « l'envie de faire quelque chose pour les autres » et d'un constat : « le sport est inaccessible aux démunis. Même aller à la piscine, ce n'est pas évident. Ce n'est pas seulement une question de prix, mais d'accompagnement. Il y un pas à franchir. » L'association, aidée à 80 % par des financeurs publics, emploie des Rmistes, des chômeurs de longue durée, des handicapés légers. « Ils fabriquent des boomerangs et réparent du matériel sportif qu'on revend à des particuliers, des clubs et des centres socio-culturels. L'idée est de leur donner des gestes professionnels pour faciliter un retour à la vie active. En même temps, on leur offre une activité sportive, la possibilité d'aller voir des matches. »
Pour ces recrues sans schéma d'avenir, « le long terme, c'est la semaine. Quand ils prennent une petite initiative, c'est qu'ils sont déjà en phase de restructuration. C'est génial. » (DNA, lundi 21 février 2005)